Écrire contre le racisme

Juste le temps d'une nuit...

Les imaginaires se rassemblent, se confrontent, dans l'échange sans limites

Les participants se mettent en mouvement, les plumes commencent à créer...

Après Munster (Alsace), Villiers-le-Bel (Val d'Oise), Jeunes et Santé en marge du salon du livre de Paris, Créteil (Val de Marne) Agen, Villeneuve sur Lot, Monflanquin, St Barthélémy, pour la Tolérance (Lot et Garonne), à l'appel de Laurent Petit de la Fédération des Oeuvres laïques de l'Aveyron, Alain Bellet est venu en Rouergue en mars 2001 avec une mission claire : écrire et faire écrire qui le souhaite pendant une nuit entière.Quatre nuits se sont succédées et quatre nouvelles littéraires collectives sont nées des pensées fébriles d'une soixantaine de personnes....

Une façon d'être au monde

PRÉFACE D'ALAIN BELLET

Écrire contre le racisme pour tenter de raviver la tolérance comme conduite de vie n'apparaît pas évident, de prime à bord. À fortiori lorsque l'entreprise devient collective, avec des amateurs pour la majorité des participants, et inscrite dans l'espace d'une nuit où l'écriture tangue, les choses se compliquent

Derrière des mots d'urgence, maillant une histoire inventée surgissant des imaginaires rassemblés pour quelques heures, une approche sensible des thèmes proposés s'opère à bonne distance, évitant largement de sombrer dans un didactisme ronronnant qui aurait atténué la joie de dire, de créer, d'écrire. Pour cerner avec précision la thématique annoncée, des situations d'oppressionsurgissent, des pratiques quotidiennes et latentes débarquent à l'improviste, des caricatures s'invitent au rendez-vous des pages à noircir. Contre l'intolérance, c'était dit, c'était écrit. Avec douceur ou vraie colère, des personnages se sont imposé, entre avanies et compassion, misère bien ordinaire et drames en série. Au départ, chacun participant a choisi une image en noir et blanc d'une personne inconnue parmi une large sélection de portraits d'anonymes, saisis par la photographe Patricia Baud. Progressivement, des personnages et des histoires humaines sont nés, se sont croisés au fil de quatre nuits d'écriture, différentes, fortes et chaleureuses. Quatre nouvelles littéraires publiées ci-après en résultent. Si un banal et sordide crime raciste ouvre l'histoire née à Capdenac, le public regroupé à Rodez s'est attaqué aux pièges de l'intégration des immigrés et des réfugiés politiques, dans un contexte général de luttes sociales. Dans le texte élaboré à Decazeville, des exclus, un ancien détenu, et un amnésique s'offrent un portrait sans fard d'une société bienséante qui explose littéralement sous leurs yeux. Alors, leurs rêves d'une société à reconstruire débarquent dans un présent désormais ouvert Et si le public de Villefranche-de-Rouergue s'est amusé avec une galerie de personnages solitaires, c'est un univers d'aigris et de joyeux salauds qui déroulent le fil ténu des affaires louches et des monstres ordinaires où l'humanité chancelle parfois.

Éduquer contre le racisme, c'est apprendre le chemin de l'autre, peser ce que coûte la tolérance en force d'acceptation, c'est surtout mettre le respect absolu aux postes de commande ! Regarder, accepter, confronter les différences dans le respect d'autrui et une réciprocité qui ne peut défaillir, c'est toujours voyager dans la culture de l'autre, l'initier aussi à la découverte de valeurs, de références et de mémoires auxquelles on peut être attaché. Comment dès lors ne pas inviter aux noces du papier et de l'imaginaire, réfugiés et migrants jouant leur vie dans des bateaux pourris, beurettes en quête d'identité, et les sosies de tous ces racistes ordinaires, sommeillant souvent tout à côté de nous ? La peur s'estompe avec la rencontre, avec la reconnaissance de la différence. Tous les auteurs de ces quatre aventures collectives voulaient témoigner, dire, crier, qu'ici, là-bas, plus loin, à deux pas, il fallait dire non, ne plus baisser les yeux avec lâcheté ou indifférence, mais témoigner d'une urgence et la revendiquer avec force. Bien sûr, la fiction n'a pas forcément martelé le chemin, souligné comme il le faudrait l'indicible.

Reste ces vies réelles, assemblées et croisées pour pointer ce qui blesse, dérange, banalise. Ces hommes et ces femmes qui m'ont suivi ont donA݋:xBsc+SWG׬@;("i 7uk+HGbktr".dFAE'{TUB =UZg.lV/]_Cc@77Kq@4&^׬fV֋!aI*=KYCZm$ducQXCDmm#P^-bbzn@HKjM2zf$BA <`ţ?Ӊq<FБUE.G[-5fùbph W?MW,=;GMZ H ̑@X/}}*G^Dm5]EzYWT4no#C bk^DP\R4i,L<| {ol+ԟ; 1y i%ȫ!7Q©kmP`KE傅MrXM$-[U uͥDNWAC#ͯnj0n?FT!҃uI"RڋiǨ hkAGPk,Ăzݜ21HoËe-҇C "@[\ G7?Ry.h(zdnԱ,$e"i4D5>k.u1^[{-QADci/-Txݕͽ(4$!([T)FS=,,OUl uPs5V@b0Ry} uuG*+N4RJ[2 9n?}]\:"A 3 {ʭ- Tsl:"~(a rR?Ar)ZwY#,$"b6F􅽾=*ÊNG(X)*%9s_.ȯ^j y d/&Hwᝊ}@}ceVkHT`ebu-EB S2:u]ĊA{)"꡻xuTW=s*~E3FQ[ 67coŸI(نYj%/}DQ#W4Nu7\BBZ\5+i#Qq:W'iQ F!JTZN\l+^\9X+Ia7W76_PlF:%rPI`FQ[>ynchTN#7BOVm2OpnTcx0JQ&i67i 2Z]GOnxƑ?פeG)"x,PxI*6@B=((x,D@RR0_otmVn=6j+/ YBB~ "j[fiî!#0f&$]'v׮$B^8;k$ptI 8өZzuNooGhzH(E9] `|KrM#d:5}a4w+xX{DHұqq]_Ck4Y[8N/#ޤ+ƸQ&tE1,c @r[Hb mJӇNҢj%fhc?RNf 6`F걉DPY' 0bM{ʜ