ATELIERS EN LIGNE SUR INTERNET
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Un verre en
main, j'hésite entre livres et délires, lire
ou écrire... Vautré sur mon siège
préféré, j'aime repenser aux
interventions assumées pour vivre, payer pitance et
modeste confort d'une vie d'écriture gagnée et
choisie, bien éloignée du Luberon mythique, ou
de la rue du Bac, le gué détourné de
l'édition...Honnêtement, je ne déteste
pas parcourir les banlieues où je débarque
sans cesse, pour répondre à l'invitation d'une
bibliothèque, d'une école, d'un lycée,
d'une inspection académique, d'une maison de jeunes,
d'une prison, prenant plaisir à jongler à la
frontière de la ville avec ceux qu'elle a toujours
rejetés, au large du no man's land de jadis devenu
Zones multicartes, zones à urbaniser, à
éduquer, à surveiller, à franchiser....
Autrefois réputées dangereuses, les
populations marginalisées deviennent Sensibles...
Pour qui ? Sensibles, elles sont, parce qu'à fleur de
peau, à fleur de rêves, crevant d'amour et
n'exigeant finalement qu'un vrai droit à l'existence.
Elles ne font pas l'aumône, Monsieur Madame Politic,
leur fierté en témoigne, leurs colères
aussi.J'aime côtoyer la jeunesse, au gré de
conférences désertes, d'animations
littéraires, de tous ces ateliers dirigés sous
des cieux à la réputation
inhospitalière. Partout en France, des centaines
d'enfants et de jeunes m'ont appelé par mon
prénom, m'ont tutoyé, écouté.
C'est pour eux seuls que, par surcroît de pessimisme,
je regrette juste le fil des choses, le cours un peu
toqué du globe fourgué sans état
d'âme dans la pogne du Marché dont on ne
saurait plus aujourd'hui vanter la bonté... Sur un
tempo de rap éraillé, les mômes
m'accueillent pour brosser sans distance le portrait-robot
de leur cité, de leur vie, de leurs
désespérances aussi. Des heures durant, ils
s'inventent des univers, plantent des personnages largement
interlopes, et découvrent par inadvertance le Baba du
Romanesque, la magie d'une intrigue, celle du choix d'un
narrateur. Ils bousculent alors les idées mal
reçues, souvent mal enseignées, car assez peu
vécues par des cohortes d'enseignants qui
découvrent, avec désarroi, le mal de mer sur
la terre ferme, après n'avoir le plus souvent connu
que le banc des écoles, les pauvres... Avec modestie,
j'aide parfois des élèves et des professeurs
sans certitude toute faite à construire des histoires
de fiction, à quitter leur cage d'escaliers et leur
univers un instant, pour mieux les appréhender,
davantage les comprendre, littérature d'urgence ou ce
qui en tient lieu, aidant. Après, c'est la moisson,
et je ramène tous ces visages avec moi, des sourq
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